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Libération

La «Crim» trouve un relais chez les gays. La presse gay publie les appels à témoins après des meurtres d'homosexuels.

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publié le 9 avril 1996 à 4h27

C'est la troisième fois en quinze mois que la Brigade criminelle de

Paris travaille en collaboration avec la presse gay, lançant un appel à témoin dans ses colonnes après le meurtre d'un homosexuel. Par une nouvelle brève publiée dans Illico du mois de mars, les enquêteurs recherchaient «toute personne pouvant apporter un témoignage concernant la personne figurant sur la photo». Au domicile de l'homme, qui aurait avoué l'assassinat de deux homosexuels, les enquêteurs ont retrouvé du matériel volé n'appartenant pas aux victimes, laissant supposer que le suspect pouvait être impliqué dans d'autres affaires criminelles du même type.

La diffusion de ce genre de message par les magazines gay n'allait pas de soi. «Quand on a affaire à de possibles meurtriers en série, notre priorité est de relayer l'information et de rendre service à nos lecteurs, explique Jean-François Laforgerie, rédacteur en chef d'Illico. Mais le concours du journal aux services de police est ponctuel. Compte tenu des antagonismes qui existent entre les services de police et la communauté gay, comme le harcèlement sur les lieux de drague, notre méfiance est légitime. Notre aide ne sera pas systématique. En rien, nous ne sommes des auxiliaires de police.»

En décembre 1994, déjà, un appel à témoin avait porté ses fruits et permis l'arrestation du meurtrier présumé d'un homosexuel. Son visage sur photo avait été reconnu par le videur d'une discothèque. Pour Joseph-Marie Hulewicz, rédacteur en chef du mensuel gay Tr