Mgr Thierry Jordan, évêque de Pontoise, avait déjà écrit à tous les
parlementaires du Val-d'Oise pour leur rappeler «leurs responsabilités» concernant le traitement de l'immigration.
Pourquoi cet appel public des évêques d'Ile-de-France?
Au moment où l'on parle de réviser les dispositions concernant les étrangers en France, nous comprenons les responsabilités de nos élus. Mais tous les évêques d'Ile-de-France ont été témoins d'un certain nombre d'abus. Comment accepter que des expulsions fassent éclater des familles? Que des gens soient convoqués au commissariat sans savoir pourquoi, et qu'ils se retrouvent expulsés, sans pouvoir dire au revoir aux leurs? Nous demandons que, dans le respect de l'autorité, chacun soit traité humainement.
Que pensez-vous des conclusions de la commission parlementaire sur l'immigration clandestine?
Disons-le tout net: nous redoutons qu'à partir des travaux de cette commission, des parlementaires perdent les pédales. Ses conclusions ont créé une fracture dans toutes les familles politiques.
Et chez les fidèles?
Ils comprennent la position des évêques. J'en parle aussi souvent que possible. Je l'ai fait encore dimanche dernier à Lourdes devant six cents fidèles du Val-d'Oise. Chacun adhère à l'idée que toute personne doit être traitée humainement.
Vous accusez les préfectures de ne pas traiter les «suspects» avec un minimum de dignité?
Ne disons pas les préfectures, mais l'administration en général. Même si à Versailles, le préfet des Yvelines semble