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Le ramadan, jeûne de discorde.Trois «comités théologiques» veulent fixer le premier jour du rite.

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publié le 9 janvier 1997 à 16h16

Le ramadan, fixé au début du neuvième mois lunaire du calendrier arabe ­ en principe ce vendredi ­, rime, pour les musulmans de l’Hexagone, avec les conflits d’intérêts entre organisations coraniques rivales. Au moins trois «comités théologiques» concurrents se disputent le privilège de fixer d’ici jeudi soir le premier jour de jeûne des «fils» du Prophète. Une division qui pointe une nouvelle fois l’absence chronique d’instance représentative crédible de la deuxième religion de France. Témoin: l’absence de toute personnalité musulmane aux cérémonies de voeux de l’Elysée réservé aux autorités religieuses, ce qui a provoqué hier une vive réaction du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.

Le premier jour du ramadan est rituellement déterminé lors de «la nuit du doute» où apparaît la nouvelle lune. Le premier croissant devrait être visible dans la nuit de jeudi à vendredi, ce qui fait démarrer le ramadan le 10 janvier. Mais les considérations stratégiques sont en l'occurrence aussi importantes que l'astronomie (le Maroc et l'Algérie se font ainsi un point d'honneur de fixer le début du jeûne à une date différente de l'Arabie Saoudite).

Après avoir tenté, il y a deux ans, de mettre leur pendule à l'heure unique d'un islam tricolore, les différentes organisations musulmanes de l'Hexagone se disputent de plus belle la lune cette année. Grande mosquée de Paris, Union des organisation islamiques de France, Haut Conseil des musulmans de France ne jurent que par l'infaillibili