Saint-Gilles envoyé spécial
Sept jeunes Saint-Gillois de 15 à 17 ans ont été interpellés par les gendarmes après l'incendie qui a endommagé la semaine dernière le lieu de culte musulman de Saint-Gilles (Gard). Trois d'entre eux ont été présentés au procureur de la République de Nîmes, qui a requis à leur encontre un placement sous contrôle judiciaire et socio-éducatif strict, avant leur probable mise en examen pour «destruction volontaire de biens d'autrui par substances incendiaires».
Saint-Gilles, entre Nîmes et Arles, semble moins renommé aujourd'hui par sa célèbre abbatiale du XIIe siècle, son port sur le petit Rhône ou ses vergers que par son climat politique de plus en plus malsain. Dans la nuit de samedi à dimanche, trois cocktails Molotov lancés à travers une vitre ont détruit le parquet et noirci les murs de la salle de prières musulmane, installée dans d'anciens préfabriqués scolaires mis à la disposition par la mairie depuis une quinzaine d'années.
Au troisième jour du ramadan, cet incendie a suscité un vif émoi au sein de l'importante communauté d'origine maghrébine, essentiellement marocaine, qui compte plus de 2 000 personnes (dont un dixième de pratiquants réguliers), sur une population totale de près de 12 000 habitants.
A peine plus de 48 heures après les faits, les gendarmes ont interpellé les sept jeunes, de milieu modeste, qui ont reconnu leur participation au commando incendiaire. Les motivations de ce «club des sept» d'un genre particulier? «Rien ne permet