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Libération

Législatives 97: Ils commentent la campagne. Aujourd'hui, Pascal Hébert, leader étudiant à Rouen. «Les étudiants ne veulent plus se faire rouler».

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publié le 15 mai 1997 à 2h42

Pascal Hébert, 22 ans, étudiant en deuxième année de biologie,

leader de la contestation étudiante à l'automne 1995 à Rouen, berceau du conflit qui avait secoué l'ensemble des universités.

«Le mouvement étudiant de l'automne 1995 a laissé des traces, mais des traces négatives dans l'esprit des jeunes qui se sont mobilisés. La victoire du mouvement aujourd'hui n'est plus une victoire, car plus personne n'est là pour tenir les promesses faites à l'époque. La fac de Rouen, par exemple, est toujours dans la même galère. Nous n'avons reçu que la moitié de ce que l'on nous avait promis. C'est grave, car une campagne électorale, ça marche sur les promesses et la confiance.»

Fiasco. «Cela pose un vrai problème politique vis-à-vis de l'engagement citoyen des gens. Car les étudiants qui se sont impliqués en 1995, ils ont aujourd'hui le sentiment de s'être fait rouler dans la farine. L'an prochain, ils seront encore là. Et s'ils descendent dans la rue, ce ne sera plus pour négocier, puisqu'ils se sont fait avoir!

La réforme de l'université de François Bayrou, c'est pareil. La semestrialisation, l'allocation sociale d'études, c'est plutôt intéressant, ambitieux. Mais sans moyens, nous n'y arriverons pas. Sa réforme va se transformer en fiasco. Ici par exemple, à la fac de sciences, c'est évident que la semestrialisation, nous ne la mettrons pas en place à la rentrée prochaine.

Plus globalement, personne dans la campagne ne parle de l'enseignement supérieur. C'est pourtant la clé de voûte du