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Libération

Deux ans de procédure pour un divorce à l'amiable. Le tribunal du Val-d'Oise est réputé pour son déficit chronique de magistrats.

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publié le 25 juillet 1997 à 5h38

Employée des PTT, Solange, 42 ans, découvre en octobre 1996 la

double vie conjugale de son mari. Elle mandate un avocat pour obtenir du tribunal de grande instance de Pontoise une séparation de corps et un divorce que son mari refuse. A son drame conjugal va s'ajouter le petit enfer de la justice matrimoniale. Quatre magistrats débordés parent au plus pressé devant des piles de dossiers qui s'élèvent de jour en jour. Impossible d'obtenir un rendez-vous avant... juillet 1997. Solange doit continuer à partager l'appartement familial avec son époux. A la longue, la déprime s'installe, puis la crise et l'hôpital psychiatrique. Lorsqu'arrive enfin l'audience de conciliation, l'avocat du mari tire argument de la «folie» de l'épouse pour demander qu'on ne lui accorde ni l'appartement ni la garde de ses trois enfants.

Attente. En décembre 1996, l'entreprise de Jacques est liquidée. Il perd dans l'affaire tout son patrimoine, et, en tant que directeur, n'a pas droit aux allocations chômage. Sur ses 2 500 F mensuels de RMI, comment pourrait-il payer les 2 000 F de pension alimentaire pour sa fille? En principe, il suffit que son ex-femme demande aux Allocations familiales de suppléer à la carence du père. Une décision du tribunal doit d'abord prononcer cette carence. Jacques l'a demandée dès décembre, mais la première audience du juge aux affaires matrimoniales a été renvoyée au 2 octobre 1997.

Le tribunal de grande instance du Val-d'Oise est réputé pour son déficit chronique de magist