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Libération

L'hôpital de Loches défend sa réputation. Mis en cause pour ses mauvais résultats, le personnel de l'établissement s'explique.

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publié le 26 septembre 1997 à 8h53

Loches envoyée spéciale

Nous revendiquons ces décès.» Sylvie Mirebeau, directrice adjointe de l'hôpital de Loches, n'hésite pas à répondre à l'enquête de Sciences et avenir par la provocation. Selon le classement publié mercredi par le mensuel, l'hôpital de la petite cité des bords de l'Indre (7 000 habitants) est, après Saint-Amand-Montron, celui qui a le taux de mortalité le plus élevé en chirurgie (3,27%). Et il est rangé parmi les 225 établissements ­ publics et privés ­ en sous-activité chirurgicale.

Ce manque de patients, Loches le reconnaît, et le déplore: depuis le début de cette année, seulement 56% des 36 lits installés en chirurgie ont été remplis. «Il manque encore une chose à l'hôpital», explique Jean-Jacques Descamps, maire de Loches (UDF) et président du conseil d'administration, «c'est un peu de crédibilité, surtout auprès des prescripteurs». Les médecins locaux préfèrent envoyer leurs malades au CHU de Tours, à une quarantaine de kilomètres, même s'ils ne l'admettent pas publiquement. Hier à Loches, le plus bavard des généralistes expliquait prudemment qu'il «n'avait pas une mauvaise opinion de l'hôpital».

Là où l'hôpital de Loches n'est pas d'accord, c'est avec les chiffres de mortalité. «On les triture d'autant plus facilement que le nombre de malades est faible», s'insurge Sylvie Mirebeau. «En 1995 (1), nous avons eu 33 décès en chirurgie, tous âgés de plus de 55 ans, 21 ayant plus de 80 ans», explique le directeur, André Voisin, très touché par la mise au p