Le comité présidé par Edouard Balladur, auquel participaient plusieurs personnalités de gauche, dont Jack Lang, a remis lundi son rapport sur «la modernisation» des institutions de la Ve République. Dominique Rousseau, professeur de droit public à l'université Montpellier-I, explique ce que serait une réforme de gauche de la Constitution. Sur ce thème, il a publié en mai la Ve République se meurt, vive la démocratie (Ed. Odile Jacob). Entretien.
Pourquoi êtes-vous si sévère avec la gauche, qui selon vous a une vision «archaïque» des institutions ?
Le PS est en partie responsable de la situation qu'il dénonce. Il est pour un régime primo-ministériel où le Parlement reviendrait au centre de la vie politique. Or, par sa pratique, le PS a induit un régime hyperprésidentiel, tel qu'on le connaît aujourd'hui.
La faute à qui ?
François Mitterrand avait tout le temps de modifier une Constitution qu'il n'avait pas votée et qu'il avait magistralement critiquée dans son livre, le Coup d'Etat permanent, en 1964. Mais il s'est placé dans les pas du général de Gaulle, dans une démarche hyperprésidentielle avec des ministres collaborateurs et une Assemblée aux ordres. Pourtant, il n'a pas manqué de clairvoyance en affirmant que la Constitution était dangereuse avant lui et qu'elle le serait après.
Plus récemment, quelles ont été les erreurs de la gauche ?
Elle est à l'origine du quinquennat et, plus encore, de l'inversion du calendrier électoral. Lorsqu'on relit les d