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Libération

Faux billets contre vrais dessous-de-table

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

En anglais, on appelle cela un ripe deal. Une transaction trop mûre. Pourrie. On propose une bonne affaire, un peu illégale, à un pigeon. Et on le plume soigneusement. Un réseau, arrêté récemment par la police judiciaire lyonnaise et l'office central de répression de la délinquance financière, escroquait ainsi ses victimes en leur faisant miroiter des dessous-de-table. Coupures. L'enquête est partie des plaintes de deux Lyonnais, en juillet. Vendeur de biens immobiliers, ils avaient été contactés au nom d'un certain Victor Bali, qui était prêt à payer une partie au noir. L'origine de l'argent était un peu douteuse, l'intermédiaire ne s'en cachait pas. Mais parfois, lorsqu'il s'agit de frauder le fisc. D'ailleurs, l'affaire compte peu de plaignants, beaucoup d'entre eux n'osant pas révéler à la police leurs propres pratiques fiscales. La transaction semblait à l'avantage de tout le monde. Victor Bali se proposait de venir lui-même avec le liquide. Mais au dernier moment, il appelait. Ne pouvant finalement se déplacer, il envoyait l'«apporteur d'affaires». Il fallait lui verser une petite commission, avec des petites coupures.«On n'a pas affaire à des petits voyous, explique Christophe Pérez-Baquey, patron de l'Office central de répression de la délinquance financière. Ce sont des gens qui portent bien, qui louent de belles limousines, invitent dans de grands hôtels où ils ne détonnent pas. Ils sont très convaincants.» Le premier gogo vendeur a laissé 32 0