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Les docteurs harcelés par les labos

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Médecine. Un rapport prône un «désarmement commercial» de l'industrie pharmaceutique.
publié le 6 novembre 2007 à 1h18
(mis à jour le 6 novembre 2007 à 1h18)

Les pouvoirs publics ne se sont pas précipités pour rendre public le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur «L'information des médecins généralistes sur le médicament». Achevé début septembre, ledit rapport est resté tapi des semaines dans un placard. Avant que quelques mains aimables ne le mettent sur Internet.

Une prudence qui peut se comprendre, tant ce rapport est décapant. Il décortique les pratiques commerciales de l'industrie pharmaceutique. Et en particulier le rôle des fameux«visiteurs médicaux», ces responsables commerciaux qui traînent dans les cabinets des médecins, cherchant à s'engouffrer entre deux consultations pour convaincre les généralistes de prescrire «leur molécule». Au final, l'Igas suggère des mesures chocs, appelant à «un désarmement commercial» de l'industrie pharmaceutique. Un désarmement rendu nécessaire par les dérives actuelles.

Les visiteurs médicaux

Le point de départ est connu. Et les labos n'y sont pour rien. Il y a en France une absence dramatique de dispositif cohérent de formation médicale continue. Devant l'afflux de nouveaux médicaments et les progrès réguliers de la médecine, les médecins de ville n'ont souvent pas d'autres informations que celles fournies par l'industrie. «L'information des médecins généralistes se caractérise alors par un recours très large à la visite médicale. Un tiers des médecins reçoit plus de sept visiteurs médicaux par semaine, et seulement entre 3 et 5 % des médecins