C'est une véritable offensive des oeilletons. Des 350 000 caméras présentes sur le territoire français, on pourrait passer, d'ici à 2012, au million. Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, installait vendredi la Commission nationale de vidéosurveillance, qui pourra contrôler déploiement des caméras et donner des avis sur leur emploi. Remis en septembre, le rapport de Philippe Melchior, de l'Inspection général de l'administration (IGA), serait à l'origine de ce déploiement.«C'est un document de travail», son auteur ne le commentera pas. Dommage. Car l'analyse sur ces systèmes fait cruellement défaut. En matière de vidéosurveillance, le volontarisme affiché contraste avec l'absence d'évaluation des dispositifs.
Dérobades. «Il n'y a aucune étude réalisée en France sur l'impact de la vidéosurveillance», explique Pascal Veil, du Forum français pour la sécurité urbaine, organisme qui fédère plus de 130 communes sur les questions de sécurité. «En même temps qu'un plan de développement, il en faudrait un autre d'évaluation», précise Eric Chalumeau, qui a réalisé des études d'évaluation de la vidéosurveillance pour Lyon et Marseille. Villes qui n'ont pas rendu publics leurs résultats. «Les municipalités sont très opaques sur ces questions», constate Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS. Il boucle une étude autour de trois villes (Strasbourg, Lyon et Grenoble) sur les changements induits par la vidéosurveillance. Et a enregistré be