C'est un résultat décevant, mais surtout troublant. Fin septembre, on apprenait que les essais d'un vaccin contre le sida testé par le laboratoire Merck avaient été stoppés. Mercredi, on a découvert que non seulement ce candidat vaccin s'était révélé inefficace, mais que les personnes vaccinées ont été plus nombreuses à contracter le virus que celles traitées avec un placebo. Comme si son injection avait facilité la transmission.
Ce vaccin, le V520, avait été décrit comme très prometteur. Il a été fabriqué en utilisant une réplique affaiblie d'un des virus du rhume les plus communs - l'adenovirus de type 5 -, agissant comme vecteur pour trois gènes du virus VIH produits synthétiquement. Selon Merck, les tests ont été menés sur quelque 3 000 volontaires séronégatifs dans différentes parties du monde: 24 cas d'infections par le VIH ont été observés parmi les 741 volontaires ayant reçu au moins une dose de vaccin, contre 21 parmi les 762 personnes qui avaient reçu le placebo. Dans un sous-groupe de cet échantillon, qui avait reçu au moins deux doses, 19 cas d'infection ont été observés parmi les 672 ayant reçu le vaccin, contre 11 parmi les 691 qui ont reçu un placebo.
«Ces résultats soulèvent une question de fond, expliqué le professeur Gilles Pialoux, chef de service à l'hôpital Tenon, à Paris. Si ce candidat vaccin a induit une réponse immunitaire insuffisante, son administration a fabriqué peut-être ce que l'on appelle des anticorps facilitants. C'est-à-dire qu'au l