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Libération

Colonna laisse passer l'occasion de s'expliquer

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publié le 15 novembre 2007 à 1h30

Avant d'entrer dans le vif du sujet, à savoir les crimes reprochés à Yvan Colonna, le président de la cour d'assises de Paris, Dominique Coujard, a proposé hier à 11 heures à l'accusé de donner son «point de vue sur les faits» avant de les aborder en détail avec témoins et policiers. Mais l'exposé, qui devait constituer «le point de départ» des débats, a tourné court. Le berger de Cargese, qui se dit victime d'une justice antiterroriste dévoyée ayant «érigé [sa] culpabilité en véritébiblique» et qui tient à faire valoir son innocence, a étrangement laissé passer l'occasion de s'expliquer. Ainsi Colonna a-t-il refusé la tribune offerte d'une phrase lapidaire : «Comme au premier jour, je dis que je n'ai pas participé à la gendarmerie de Pietrosella, pas plus qu'à l'assassinat du préfet, pas plus qu'au groupe des anonymes.» Interloqué, le président a fait remarquer qu'il avait prévu une heure pour ses déclarations, avant d'enchaîner sur le plasticage, le 6 septembre 1997, de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud).

Droit dans son uniforme de gendarme, Didier Paniez, 43 ans, qui a été attaqué et pris en otage comme son collègue Daniel Herniaux, raconte à la barre son agression à l'entrée de la brigade, au retour d'une patrouille, par deux «individus cagoulés et armés, en veste de treillis». «L'un me met un fusil sur la tempe. Ils m'ont retiré mon arme, m'ont demandé d'aller dans un coin, je suis tétanisé, je me laisse faire.»