Des témoins visuels de l'assassinat du préfet Erignac, à Ajaccio le 6 février 1998 à 21 h 05, apportent de l'eau au moulin d'Yvan Colonna, qui assure qu'il n'y était pas. Avant que ses amis du commando viennent expliquer à la cour d'assises de Paris pourquoi ils ont désigné à plusieurs reprises et avec force détails Yvan Colonna comme «le tireur» avant de se rétracter, le procès vacille sous les déclarations de témoins qui ne reconnaissent pas le berger corse. Offensifs et réactifs, les quatre avocats d'Yvan Colonna engrangent des points pour la défense, face à deux avocats généraux censés soutenir l'accusation, passifs, voire muets. Le président Coujard a ironisé hier : «Toujours pas de questions du ministère public ?» Négatif.
Perruque blonde. Pourtant, la témoin clé de cet assassinat, Marie-Ange Contart, croupière dans un casino, qui a vu le tireur à 2 mètres d'elle, venait à nouveau de dédouaner Yvan Colonna. Ce soir-là, Marie-Ange Contart, alors âgée de 23 ans, remonte en voiture avec sa mère la rue d'Ajaccio où le préfet a été tué. Alertée par des détonations, elle croit d'abord à des bruits de pétards, puis voit de l'autre côté d'un véhicule en stationnement un homme blond qui «tire par terre». Elle fait la réflexion à sa mère : «En Corse, on a coutume de voir les gens tirer en l'air. Pourquoi il tire par terre celui-là ?» Elles apprennent plus tard par la télé l'assassinat du préfet.
Marie-Ange Contart devient un témoin essentiel. Elle a vu<