Menu
Libération

Les meurtriers d'Epinay, plus paumés que caïds

Article réservé aux abonnés
publié le 22 novembre 2007 à 1h37

Tout cela n'aurait jamais dû arriver. Il a fallu une kyrielle de petits hasards, de malchance, d'embrouilles, de suivisme, de stupides coïncidences, et enfin de fatalité pour que cela se termine par la mort, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), rue de Marseille, ce 27 octobre 2005, de Jean Claude Irvoas, 56 ans, venu dans cette cité simplement pour photographier des lampadaires installés dans le quartier par sa société. Sur le moment - au tout début des émeutes de banlieue - certains ont évoqué la guerre des bandes, d'autres un «véritable lynchage» contre un homme à terre. Quelques jours après, des centaines d'élus manifestaient dans les rues d'Epinay contre «cette violence gratuite».

«On ne peut vraiment pas parler de lynchage», a expliqué hier un commissaire de la brigade criminelle, témoignant devant la cour d'assises de Bobigny, où se tient cette semaine le procès des quatre auteurs présumés. «Pour être honnête, c'est un acte lâche, stupide.» Et comment lui donner tort ?

Dérive.Tout commence banalement, comme une promenade. Fin octobre 2005, ce sont les vacances scolaires. Jean Claude Irvoas, consultant dans une société d'éclairage, sa femme et sa fille, sont en voiture. «On voulait s'arrêter à Enghien, mais mon mari souhaitait passer quelques instants à Epinay pour photographier des lampadaires pour la municipalité. Il conduisait, a demandé à notre fille son appareil et son mode de fonctionnement. Quand on est arrivé, ma fi