Costume gris anthracite et chemise bleue, l'ancien patron de la Division nationale antiterroriste, Roger Marion, 60 ans, a défendu hier son «enquête ayant abouti à l'identification d'un commando de sept membres, à l'arrestation et à la condamnation de six d'entre eux, et je me réjouis que le septième soit là aujourd'hui dans le box», a-t-il lancé en fixant Yvan Colonna, accusé d'avoir tué le préfet Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio.
Ce chef de service controversé, embarqué de longs mois sur une fausse piste agricole sur la foi d'analyses sémantiques de revendications, a du mal à admettre qu'il a eu tort. Il a aussi tendance à rejeter sur les autres «le loupé» de l'arrestation le 23 mai 1999 d'Yvan Colonna, contre lequel il n'avait «pas d'élément à charge suffisant» avant. Il se défausse sur son adjoint, auquel il aurait ordonné de «resserrer le dispositif» policier autour du berger, et sur les RG corses qui se seraient trompés d'adresse à Cargèse. Le président évacue la polémique autour de la fuite de Colonna : «Le coeur de notre problème, c'est de savoir s'il est coupable.» Roger Marion reprend les investigations téléphoniques qui ont remis l'enquête sur les rails.
Relais. Les progrès de la téléphonie ont permis de détecter huit coups de fil échangés juste avant le crime entre deux GSM ayant activé les relais de la préfecture et du théâtre Kalliste d'Ajaccio. L'un, attribué à la société Hertz, appartient à Alain Ferrandi. Le