Une goutte de sang, un quart d'heure d'attente et vous avez le résultat : séropositif ou pas. Depuis quelques années, ces tests existent. Mais voilà, ils ne sont pas disponibles, sauf aux Etats-Unis. Ou sur le Net. Raisons du blocage ? Certains mettent en doute leur fiabilité, mais de fait c'est l'histoire de la prise en charge du sida qui est en cause. Depuis vingt ans en effet, les autorités sanitaires comme les associations ont toujours voulu encadrer la pratique du dépistage : il fallait à tout prix éviter que la découverte d'une séropositivité ne se vive en solitaire, cela afin d'aider la personne. D'où un dispositif assez lourd pour encadrer les tests.
Tout cela partait donc de bons sentiments. Reste que l'épidémie a changé, et ce modèle est à bout de souffle. On dépiste trop (plus de 5 millions de tests) et on dépiste mal. A l'heure de l'accélération des rencontres via Internet, certains poussent à faire exploser le cadre rigide du dépistage, et, en particulier, demandent une généralisation des tests rapides. Ceux-là y voient même un outil de prévention. «On est entré dans un modèle nouveau, avec une gestion personnelle de sa santé», développe Didier Lestrade, fondateur d'Act Up. «Dans les Etats des Etats-Unis où les tests rapides sont librement accessibles, l'épidémie baisse», reprend ce militant historique. «Il est exact que les jeunes gays ne se dépistent pas assez», constate Gilles Brücker, le directeur de l'Institut national de veille sanitair