«Je pense que le général de Gaulle a subi des épreuves comme celle-ci.» François Bayrou, qui vient juste d'apprendre que Jean-Marie Cavada le lâchait pour conduire la liste UMP dans le XIIe arrondissement (lire page suivante), remâche une nouvelle défection. Le futur président du Mouvement démocrate, qui sera porté à la tête de son nouveau parti lors d'un congrès fondateur ce week-end à Villepinte, accuse le coup. Un de plus. «Cavada a inventé la loyauté à points, ironise le Béarnais, sans aucune indulgence pour ces types qui vont se vendre au plus offrant. Si des gens sont capables de se comporter ainsi, il vaut mieux qu'ils soient chez les autres.»
Depuis la défection de vingt de ses députés après le premier tour de la présidentielle, dont une poignée de très proches partis créer le Nouveau Centre, le leader du Modem a fini par se faire une raison. François Bayrou ne cultive «aucun ressentiment», dit-il, mais se montre sévère. «J'ai aujourd'hui gagné la légitimité de pouvoir tourner la page. Tous ceux qui ont voulu transformer les choses ont connu leur traversée du désert», ajoute-t-il, citant, une fois de plus, de Gaulle en exemple.
De quoi en laisser plus d'un sur le flanc. «Il est certain qu'il a traversé une période de doute, un peu d'abattement en août dernier. Il a subi le contrecoup du second tour de la présidentielle où il était persuadé d'accéder, puis des législatives», confie un proche. «Mais, chez lui, l'