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Libération

Des ex-dirigeants de la FNSEA en correctionnelle

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publié le 30 novembre 2007 à 1h47

Sept anciens dirigeants du principal syndicat agricole, la FNSEA, ont été renvoyés mardi en correctionnelle. On leur reproche le détournement d'une partie des taxes céréalières au profit du syndicat majoritaire ou de ses satellites, pour un montant de 16 millions d'euros entre 1991 et 1999. Luc Guyau, ancien président de la FNSEA et actuel président des chambres d'agriculture, et Henri de Benoist, président de l'Assemblée générale des producteurs de blé (AGPB, principale fédération de la FNSEA), sont mis en cause. Symbole du mélange privé-public en matière agricole, cette taxe parafiscale est collectée et redistribuée par une société anonyme, Unigrains, aux mains du lobby céréalier. Plus de 19 millions de francs auraient atterri directement dans les caisses de la FNSEA : 5 pour financer son bureau de représentation à Bruxelles, un pour célébrer son cinquantième anniversaire, 13 pour permettre à sa branche élevage (CNE) de payer ses cotisations à la FNSEA. «De tels transferts de fonds sans contrepartie apparaissent manifestement contraires à l'objet social de la société Unigrains, souligne l'ordonnance du juge Henri Pons, laquelle n'a pas vocation à financer des activités syndicales.»Unigrains a également commandé des études - pour 49 millions de francs - à des branches de la FNSEA (notamment avicoles), des rapports qualifiés de «faibles», parfois constitués de «simples comptes rendus d'actions de lobbying», le tout étant considéré par l'accusation comme