Jean-Michel Quillardet est le grand maître du Grand Orient de France (GOF), qui se présente comme «la première obédience maçonnique française» avec 50 000 adhérents. Le GOF s'est récemment «inquiété» dans un communiqué des propos tenus par Nicolas Sarkozy le 20 décembre lors de sa visite au Vatican, lui reprochant sa «volonté de présenter le fait religieux comme constitutif de l'identité politique et citoyenne, ce qui pourrait entraîner une sérieuse inflexion du modèle républicain français». Jean-Michel Quillardet s'explique.Qu'est-ce qui vous choque dans les propos de Nicolas Sarkozy ? Ce concept de «laïcité positive», qui veut que les religions soient désormais considérées comme un atout et qu'il faille rechercher un dialogue avec elles, ouvre une brèche inquiétante dans le pacte républicain et laïc. C'est la première fois qu'un président de la République affiche cette nouvelle conception des rapports entre l'Etat et la religion. Dans une société aussi matérialiste que la nôtre, n'y a-t-il pas chez les gens un besoin de sens qui doit être pris en compte ? La quête de sens ne passe pas nécessairement par les religions. Cela me choque quand Nicolas Sarkozy dit que «la morale laïque risque toujours de s'épuiser ou de se changer en fanatisme lorsqu'elle n'est pas associée à une aspiration qui comble l'aspiration à l'infini». Derrière ça, il y a une idéologie très américaine. Les positions de Sarkozy sont connues, il les avait exprimées dans la
Interview
«Le concept de "laïcité positive" ouvre une brèche dans le pacte républicain»
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publié le 4 janvier 2008 à 1h50
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