Immuable scène de la vie politique française du début janvier. Des ministres emmitouflés, souvent bronzés, quittent la Place Beauvau pour parcourir au pas de charge les quelques mètres conduisant au palais de l'Elysée. Le Premier d'entre eux, François Fillon en l'occurrence, mène le cortège, entouré des gros bonnets supposés de son équipe. Le pas est dynamique, histoire de montrer que l'année nouvelle le sera aussi. La petite phrase est au bord des lèvres, susurrée à une troupe journalistique avide. Sujet du jour : le remaniement dont chacun est persuadé qu'il n'a rien d'imminent. Fillon : «C'est vous qui en parlez beaucoup. Vous serez déçus comme d'habitude. Vous n'avez pas beaucoup de mémoire. Regardez le nombre de fois où la presse parle de remaniement et où il ne se produit pas.»
Au son de la fanfare, les portes du palais présidentiel se ferment pour un conseil des ministres précédé de la traditionnelle séance des voeux du gouvernement au président de la République.
«Mi-temps du match». François Fillon, qui a reçu l'assurance de garder son poste même après les municipales, promet des lendemains qui chantent : «La seconde partie de l'année 2007 montre que nous sommes sur la bonne voie, contrairement à toutes les prévisions des experts.» Nicolas Sarkozy, lui, a selon un ministre «la tonalité d'un entraîneur à la mi-temps du match». «Faites du bon travail, faites votre boulot et ne soyez pas fébriles», lance-t-il à ses ministres. Il leur conseille de «