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Libération

Dati assume, l'opposition écume

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publié le 9 janvier 2008 à 1h53

La ministre de la Justice Rachida Dati l'a déclaré hier aux députés: «La Justice doit se tenir à l'écart des tumultes et des émotions passagères.» Sans apparemment y voir contradiction, elle a enchaîné sur l'évocation de plusieurs faits-divers récents (l'enlèvement et le viol du jeune Enis par le pédophile récidiviste Francis Evrard, le meurtre et le viol d'Anne-Lorraine Schmitt par un délinquant sexuel récidiviste) pour justifier son projet de loi sur la rétention de sûreté. Ce que la garde des Sceaux a eu plus de mal à expliquer, c'est pourquoi ont été ajoutés à la dernière minute, deux amendements qui modifient totalement le champ d'application du texte qu'elle porte.

Dans sa version initiale, le projet de loi prévoyait le placement, à l'issue de leur peine de prison, dans des centres «socio-médico-judiciaires» des pédocriminels ayant été condamnés à au moins quinze années de prison pour des actes commis sur des mineurs de moins de 15 ans. Un premier amendement adopté le 12 décembre lors de son examen par la Commission des lois demandait d'étendre la mesure aux actes commis sur les mineurs de moins de 18 ans. Puis voici que mardi, la veille de l'examen du texte, son rapporteur, le député UMP du Rhône Georges Fenech fait voter à la Commission des lois un autre amendement demandant l'élargissement à l'ensemble des personnes condamnées à plus de quinze ans de prison. Soit tous les auteurs de crimes graves commis contre les majeurs. «Est-ce que les vieilles dames ass