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Libération

Une étudiante victime des quotas d'expulsion

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publié le 12 janvier 2008 à 1h56

Correspondance à Tours Aurore Pokossi, étudiante camerounaise de 20 ans inscrite en 2e année d'histoire à Tours, vit un mauvais rêve éveillé. Elle subit de plein fouet la précipitation des services préfectoraux, sommés de rattraper les retards accumulés en 2007 en matière d'expulsion de sans-papiers.

Arrivée en France à 13 ans avec sa tante, Aurore suit une scolarité sans accrocs. Son bac en poche, elle s'inscrit à l'université de Toulouse, où elle fait une demande de titre de séjour. Mais, brouillée avec sa tante, elle est incapable de prouver la date de son entrée régulière sur le territoire. En juillet 2006, la préfecture lui refuse le titre.

Police des frontières. Pas question de plier l'échine. Pour Aurore Pokossi, la France n'est pas seulement sa terre d'accueil : «C'est le pays de toutes mes premières fois. C'est ici que j'ai grandi et que je construis mon avenir», témoigne l'étudiante, qui aimerait travailler dans la communication. Elle et son frère Franck, étudiant en troisième année de droit (lequel dispose de papiers) migrent à Tours. «Cela aurait pu être ailleurs. Mais ici, il y a tout pour suivre sereinement nos études», explique Franck Pokossi.

Dimanche, c'est un banal contrôle de billet de train qui a aggravé sa situation. «J'étais dans le TGV Toulouse-Saint-Pierre-des-Corps. J'avais un billet sans ma carte 12-25 ans, que j'avais oubliée. Le contrôleur m'a collé une amende que j'étais prête à payer, raconte-t-elle. Comme je n'avais pas no