«C'est une honte !» La clameur a surgi hier au tribunal de Créteil (Val-de-Marne) quand la justice a confirmé la durée de la peine prononcée au Tchad contre les six membres de l'Arche de Zoé en transformant les huit ans de travaux forcés en huit ans de prison.
Hier, les condamnés de l'Arche de Zoé et leurs proches attendaient de savoir comment la justice française «interpréterait» la peine de huit ans de travaux forcés, prononcée par les juges tchadiens contre ces six humanitaires accusés d'enlèvement d'enfants. Dans ses attendus, le tribunal français a estimé que l'incrimination retenue au Tchad («enlèvement d'enfants en vue de compromettre leur état civil») correspondait en droit français à la «détention et séquestration de mineurs de 15 ans», crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.
Ce jugement vient clore la saga amorcée à l'est du Tchad le 25 octobre, lorsque l'opération d'évacuation de 103 «orphelins du Darfour» avait été stoppée au pied de l'avion censé les ramener en France.
«C'est une mascarade, j'ai honte d'être française», hurlait hier Souad Merini, prenant la salle à témoin. Sa soeur Nadia, la jeune infirmière bénévole de l'Arche, n'a pu assister à cette audience. «Trop faible», comme le 14 janvier lorsque les six condamnés avaient une première fois été présentés aux juges français. A l'époque, l'avocat de Nadia Merini, Me Mario Stasi, avait rappelé que «rien ne lui est reproché dans l'arrêt de décision de la just