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Libération

Les «orphelins» choyés du côté d'Abéché

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publié le 29 janvier 2008 à 2h07

Debout, un garçon d'une dizaine d'années tente de déchiffrer la leçon de lecture au tableau. Le professeur le reprend : «Montre bien chaque mot avant de le lire.» «Nina est dans la rue», lit maladroitement l'enfant, l'un des 103 de l'affaire de l'Arche de Zoé.

«Cela fait un peu plus de six semaines que les enfants sont scolarisés ici à l'orphelinat», explique le délégué régional de l'action sociale du Ouaddaï, Mahamat Hissène. Les enfants sont répartis par groupe d'âge. Assis sur des nattes, certains sont attentifs, d'autres un peu turbulents. Mais leur maître, Abbas Sidick, les rappelle vite à l'ordre : «On va chanter maintenant, debout et répétez après moi : "Peuple tchadien, debout et à l'ouvrage, qui a conquis sa terre et son droit."»

«Date».Le 26 décembre, lors du verdict de l'affaire de l'Arche de Zoé au Tchad, la cour criminelle de justice avait tranché en faveur de la «réunification» des enfants avec leurs parents au fur et à mesure de leur identification. Un mois plus tard, l'opération n'a toujours pas commencé. «Nous avons identifié la quasi-totalité des parents, à part pour les cinq enfants originaires d'Adikum au Soudan, explique Hissène. On ne peut pas encore donner une date précise pour la réunification. Mais ce sera pour bientôt.»

Les autorités tchadiennes ont autorisé les parents à leur rendre visite. «Les enfants apprécient beaucoup ces moments», explique la directrice de l'orphelinat d'Abéché, Anne-Marie Aelling