Christian Estrosi va-t-il réussir son double pari, à savoir «déflossiser» la Polynésie tout en écartant du pouvoir les indépendantistes ? Dimanche, les quelque 177 000 électeurs polynésiens retournent aux urnes pour le second tour des élections territoriales. Et au vu des résultats du premier tour, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer peut sourire à pleines dents.
La grosse surprise est venu en effet du score de son protégé, Gaston Tong Sang, ancien ministre de Gaston Flosse et ex-président de la Polynésie. La liste qu'il mène, To Tatou Ai'a, a obtenu 36,52 % des voix. Fort de ce score, il a appelé les électeurs à lui donner les «coudées franches» pour gouverner : «Je crois que le sentiment profond d'aspiration à une plus grande stabilité est fortement ressenti non seulement chez les personnes qui ont voté To Tatou Ai'a, mais aussi chez les autres.» Deuxième coup de tonnerre : la claque infligée au Tahoeraa Huiraatira par les électeurs. Le parti du chiraquien Gaston Flosse, qui a gouverné la Polynésie sans partage, ou presque, pendant une trentaine d'années, a recueilli 21,82 % des suffrages. Les électeurs ont surtout sanctionné, semble-t-il, son rapprochement avec l'indépendantiste Oscar Temaru pour renverser Tong Sang en août.
Aux abois, le sénateur UMP a dû promettre de ne pas voter pour un candidat indépendantiste à la présidence de la Polynésie et a proposé à Tong Sang de signer un pacte de partenariat pour former une majorité. Mais l'effort de contrition arri