La fréquentation des débits de boissons et autres restaurants n'est pas une activité recommandée pour une poignée des 136 000 policiers français. Après le sanglant épisode du restaurant de Franconville (Val-d'Oise), où le 1er février un fonctionnaire en état d'ivresse est soupçonné d'avoir grièvement blessé par balle un ex-serveur, ce sont trois policiers d'Amiens (Somme) qui ont été suspendus pour avoir tenu des propos racistes et antisémites dans un bar de la ville.
Jeudi, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a condamné «avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables». Vendredi, ils étaient en garde à vue, en compagnie de deux autres personnes, au commissariat d'Amiens, où ils étaient interrogés par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices).
«Surprise». Les faits qui sont reprochés à ces cinq personnes remontent à la nuit du 1er au 2 février. Vers 23 h 30, le groupe fait irruption dans le pub My Goodness, qui à cette heure est bondé. «Il y avait beaucoup de brouhaha, mais mon client a remarqué les gestes des policiers, bras tendus. Passé la surprise, il a réalisé de quoi il en retournait», raconte Me Hubert Delarue, l'avocat du patron du bar.
Selon plusieurs témoignages, le groupe est entré dans le pub aux cris de «sieg heil», avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de saluts hitlériens. Les trois policiers - un brigadier-chef d'une quarantaine d'années et deux g