Joël Lailler est écoeuré: «J'ai été manipulé par la Confédération des buralistes. Ils ont utilisé ma grève de la faim pour rouvrir les négociations avec l'Etat, mais sans mettre en avant nos vraies revendications.» Jeudi, ce cafetier du Dresny, en Loire-Atlantique, en grève de la faim depuis vingt-cinq jours pour protester contre l'interdiction de fumer dans les lieux publics, a rencontré Nicolas Sarkozy, accompagné d'une dizaine de représentants de la confédération, dont René Le Pape, son président. «Il [René Le Pape ndlr] était beaucoup plus virulent dans les colonnes des journaux professionnels ou lors de la manifestation du 21 novembre. Ça ne m'étonne pas que ça n'ait pas avancé depuis deux ans» regrette Joël Lailler. A l'image de nombreux cafetiers installés dans des zones reculées, ce commerçant est dubitatif sur les mesures évoquées pour assouplir la loi, comme l'installation de fumoirs ou des compensations financières. Même réserve à l'égard du contrat d'avenir qui pourrait «renforcer les missions d'intérêt public» des buralistes «et leur ouvrir de nouvelles activités», une idée qui laisse Christine Sansoucy, propriétaire d'un café à Puceul (44), pantoise. «On fait déjà dépôt de pain, point-relais pour les banques. Il va aussi falloir vendre des tickets de métro en pleine campagne ?»
«Sarkozy réceptif». Vendredi, Joël Lailler a décidé de s'alimenter et de se battre avec d'autres armes pendant les deux mois de négociations avec l'Eta