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Libération

A Corbeil, Dassault l'arme au pied

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publié le 12 février 2008 à 2h18

Debout sur une table, il surplombe la salle bondée d'un bar-tabac de Corbeil-Essonnes. Au comptoir, on souligne l'insolite de la scène : Serge Dassault, le «milliardaire» en campagne «dans notre troquet». Candidat à un troisième mandat, le sénateur maire UMP, 82 ans, égrène son bilan d'une voix traînante et explique qu'il veut «poursuivre ce qu'il a commencé».

Mais ce soir-là, dans le quartier pavillonnaire de Moulin-Galant, tous ne viennent pas soutenir le maire. Aux inconditionnels se mêlent les curieux. Militante UMP, Joëlle, retraitée, vante «la transformation de la ville, les activités pour les seniors ou les berges qui sont splendides.» Parmi les «anti», Christophe, ancien éducateur, décrit «un petit milliardaire fatigué. Il a fait le ménage côté social et veut faire de Corbeil une ville du troisième âge.» Aux protestations d'une autre éducatrice sur la fermeture de la PSCE (prévention spécialisée de Corbeil-Essonnes), Dassault rétorque que ce centre destiné aux jeunes en difficulté «coûtait de l'argent sans faire baisser la délinquance», et ne voit pas «pourquoi on rouspète pour ça».

Conquérir. Piqué d'une envie de se lancer en politique, l'industriel avait jeté son dévolu sur Corbeil il y a plus de trente ans, pour le «challenge» de conquérir une mairie PCF et parce que la ville «est à une demi-heure de Paris en voiture». Après plusieurs échecs, il est élu en 1995, puis réélu en 2001 dès le premier tour.

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