A chacun son petit mot, spécialement calibré. Pour cette dame, qui lui a ouvert la porte de son appartement en plein chantier : «Belle rénovation ! On va essayer de faire la même le 9 mars.» A cette autre, portant foulard et croisée dans la rue, qui explique qu'elle n'a «pas de carte»«Mais les enfants, ils votent !» A ces gamins qui, au pied de la cité, revendiquent «la cantine gratuite», «On fera des produits bio, et des petits déjeuners !» A ce retraité à casquette, enfin, qui passe : «Vous savez ce qu'on dit : dans l'isoloir, l'oeil de Staline ne te guette pas.»
Atterri en octobre sur la piste électorale d'Orly (Val-de-Marne), Razzye Hammadi, ex-président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), la joue tout terrain. Tous publics. De la gare RER, qu'il attaque à six heures du matin, au grand ensemble, où il assure avoir «fait 4 200 appartements en porte à porte», en passant par le Vieil Orly : «Je fais campagne partout.» Et de prendre volontiers ses visiteurs à témoin : «Franchement, on dirait un parachuté ?»
Dinosaure. Bienvenue à Orly : ses 20 000 habitants, ses 65 % de logements sociaux, ses 9 % de chômeurs - 27 % dans le grand ensemble - et ses électeurs, qui, à plus de 60 %, penchent à gauche. Ce qui n'augure pas, loin de là, d'un fleuve électoral tranquille. En lice pour la mairie, voilà donc Razzye Hammadi, 28 ans, envoyé et soutenu par la direction du PS, François Hollande en tête, malgré les rétice