«Le ministre avait promis de ne pas diminuer les moyens dans les établissements difficiles qui perdent des effectifs, on avait même affiché son discours dans la salle des profs» : Isabelle Cannoodt est enseignante de français au collège Georges-Clemenceau, en pleine Goutte-d'Or, l'un des quartiers les plus populaires de Paris. Lorsqu'elle a appris les suppressions de postes dans son établissement, ça a été le choc : «Alors qu'on prévoit 45 élèves en moins à la rentrée, on nous enlève deux postes en lettres, un en maths et onze heures en anglais. Les classes dédoublées, on ne pourra plus. Alors qu'on est un collège ambition réussite».
Carte scolaire. Un vent de fronde souffle sur les collèges et les lycées après l'annonce des «dotations horaires globales» - les postes et les heures supplémentaires - attribuées à la rentrée 2008. L'inquiétude touche particulièrement les établissements d'éducation prioritaire (les ZEP) qui ont déjà perdu des effectifs avec l'assouplissement de la carte scolaire l'an dernier et qui craignent d'être «fuis» et ghettoïsés avec sa suppression cette année. Vendredi, une intersyndicale de l'Ile de France - comprenant la FSU, la CFDT, la CGT, Sud - a appelé à une grève pour protester contre les 1 400 suppressions de postes d'enseignants dans les académies de Paris, Créteil et Versailles. Mais le mouvement touche aussi la province.
Pour le ministre de l'Education, c'est une question d'arrière-garde. «Il faut arrêter ce serinage sur