Déminage et contre-attaque. L'Elysée s'est efforcé, ce week-end, de réagir sur les deux fronts qui se sont ouverts en fin de semaine dernière : d'une part, la dénonciation d'un Président en voie de «dérive monarchique» et, d'autre part, le refus de sa proposition de confier à chaque élève de CM2 «la mémoire» d'un des 11 500 enfants juifs de France victimes de la Shoah. Dans les deux cas, la critique pointe l'exercice excessivement personnel du pouvoir.
Dérive. Rendu public vendredi par Marianne, l'appel «pour une vigilance républicaine» face à un Nicolas Sarkozy tenté par l'exercice d'une «forme de pouvoir personnel» était qualifié hier, dans l'entourage du chef de l'Etat de «caricature grossière» dessinée par une «coalition de perdants». Dominique de Villepin, François Bayrou et Ségolène Royal figurent parmi les signataires de ce texte, aux côtés de Pierre Lefranc - ancien chef de cabinet du général de Gaulle -, Noël Mamère, Corinne Lepage, Nicolas Dupont-Aignan et une dizaine de personnalités de gauche et du centre. Dans ce texte, rédigé par Jean-François Kahn, il est question d'une «dérive [.] confinant à la monarchie élective». La question de cette dérive avait été posée par le président du directoire de Libération, Laurent Joffrin, lors de la conférence de presse du Président, le 8 janvier. Nicolas Sarkozy avait alors improvisé une réponse dilatoire.
«On retrouve, côte à côte, les perdants de la demi