Il ressemble de plus en plus à Stanislas, roi de Pologne qui remodela la ville de Nancy au XVIIe siècle. Bien calé dans la bergère, dans le décor raffiné de son bureau, le radical valoisien André Rossinot ne fait pas son âge. A 68 ans, il se représente pour un cinquième mandat à la mairie de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Et ses adversaires, comme la socialiste Nicole Creusot, ont du mal à attaquer son mandat, ses réalisations, la transformation de la ville qu'il a menée depuis 1983.
Non, ce qui fait grincer dans cette ville si tranquille, c'est qu'André Rossinot n'a pas passé la main à celui qui est son dauphin naturel, le jeune député radical valoisien, Laurent Hénart, 39 ans, ex-secrétaire d'Etat à l'Insertion professionnelle des jeunes dans le gouvernement Raffarin III, secrétaire général des radicaux et grand architecte de la politique culturelle de la ville. D'ailleurs, quand on les voit ensemble, c'est André Rossinot qui incarne la ville.
Angoisse. Assis dans un fauteuil juste en face de lui, Laurent Hénart respecte l'ordre de préséance, ne cherche pas à s'imposer dans la conversation. Parle peu et sait vendre en peu de mots l'Autre Canal, une salle dédiée aux musiques actuelles qui est son «bébé», ou encore sa spécialité, l'insertion. Le dauphin «fait trop jeune, trop bien habillé, trop beau garçon», comme s'amuse un élu local. Rossinot reste le patron.
«Le monarque, oui», accuse Françoise Hervé, candidate indépendante qui agrège sur sa liste le Modem,