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Libération

Place de la République, la longue nuit des mal-logés

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par Caroline BOZEC
publié le 22 février 2008 à 2h26

Une fanfare, une petite fille sur les épaules de son père, et le son d'une basse qu'on accorde sur la scène. On se croirait à une fête de la musique. Hier, vers 18 heures, ils sont déjà plusieurs milliers, rassemblés place de la République à Paris pour la nuit, à l'appel de 28 associations de solidarité avec les sans-abri et les mallogés. Objectif : protester contre les propositions sur le logement des plus démunis avancées par le Premier ministre François Fillon, le 29 janvier. «Ridicules, insuffisantes, pas à la hauteur de cette République», tonne Stéphane Hessel, un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Face aux 250 millions d'euros proposés par le gouvernement, les associations évaluent leurs besoins à 1,5 milliard. «Pour empêcher que les gens se retrouvent à la rue. Pour qu'ils soient accueillis dans des hébergements de qualité. Pour que les plus pauvres aient les moyens de ne pas y rester», résume Didier Cusserne, secrétaire général d'Emmaüs. Lequel, la face réjouie, invite à pénétrer dans la maison érigée par les militants : «On a construit l'appartement qu'on souhaite pour tous les sans-abri et mal-logés.» Symbole parmi d'autres dans ce capharnaüm, le rappel des 3 millions de mal-logés et des 100 000 personnes à la rue. Il y a encore ce cercueil en bois sur lequel le Collectif les Morts de la Rue a collé plus de 200 bouts de papier : les noms des disparus de 2007 - «Reza, 30 ans, sous la tente, cana