Le football, en politique, se révèle souvent un sujet consensuel. Le cas du stade de Dijon n'échappe pas à la règle. Il y a un an, le conseil municipal votait le projet d'agrandissement, de 8 000 à 22 000 places, de la vieille enceinte Gaston-Gérard, du nom de cet ancien maire de Dijon de 1919 à 1935, «qui faisait à la fois politique et cuisine», raconte un élu centriste, au point d'avoir donné son nom à une recette de poulet.
La facture est salée : 50 millions d'euros.
Cour des grands. Mais, à l'époque, seule l'aile gauche du conseil municipal renâcle : «Le maire est parti sur un projet de très grand stade à l'anglaise, alors que les exigences de la Ligue de football portaient juste une remise aux normes. C'est surdimensionné» (1), explique un militant, qui tacle : «C'est la danseuse du maire...»
Amateur de ballon et ancien joueur, qui évolua à un bon niveau - en division d'honneur - au poste de numéro 10, le socialiste François Rebsamen aurait, de fait, volontiers vu le club de sa ville jouer dans la cour des grands. Et égaler les deux grands clubs de foot de Bourgogne, Auxerre (Yonne) et Gueugnon (Saône-et-Loire). «Un stade de 22 000 places pour Dijon, ce n'est pas disproportionné», se défend-il. C'est qu'à l'époque du vote, le DFCO (Dijon Football Côte-d'Or), sous la houlette de son entraîneur Rudy Garcia, flambe. Au point d'envisager sérieusement une montée en Ligue 1. Mais aujourd'hui, Garcia étant parti officier au Mans, c'est plutôt ve