Agglutinées à l'entrée du centre commercial, les deux cliques se toisent. Partisans du maire UMP de Corbeil-Essonnes, Serge Dassault, et supporteurs de son rival Bruno Piriou s'en tiennent, ce jour-là, aux regards en biais. Mais, régulièrement, les insultes fusent. «Ils cherchent à nous intimider», racontent les militants de gauche. «Ce sont eux qui nous provoquent», rétorquent les autres. Sur les talons de Piriou qui passe au large, ils se plaignent de ne jamais recevoir un bonjour. «Il est agressif et arrogant.» Une dame les coupe : «Vous voir donner des leçons de bonnes manières, c'est fort !» Chaude ambiance. Dans l'ancienne cité industrielle de 40 000 habitants, le second tour, qui oppose le richissime industriel de 82 ans au vice-président PCF du conseil général de l'Essonne se joue à couteaux tirés.
Epouvantail. Réélu en 2001 au premier tour, Serge Dassault, qui brigue un troisième mandat avec, sur sa liste, la chef de file locale du Modem, a obtenu 40,84 % des voix au premier tour. Mais la fusion des listes de Piriou (31,1 %) et du socialiste Carlos Da Silva (21,24 %) le met en danger. Serge Dantu, candidat divers droite, dont le report des voix (6,82 %) est décisif, ne donne pas de consigne de vote. Sur le papier, «ça passe, mais on se méfie de l'arithmétique», tempère Piriou. Da Silva est troisième sur la liste remaniée et le poste de premier adjoint lui reviendrait en cas de victoire.
Du côté du maire, on tente de faire pass