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Libération

Marie, 13 ans, plus forte que Fourniret

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publié le 1er avril 2008 à 2h56

Envoyée spéciale à Charleville-Mézières Elle tient à prendre le prénom de la Vierge Marie qui l'a sauvée, croit-elle, de Michel Fourniret. Encore mineure, elle refuse les images de son doux visage à la peau noire mais veut témoigner devant tout le monde, contrairement à son kidnappeur. Marie attend à la barre que l'accusé en ait fini avec ses exigences de procès à huis clos et visse ses yeux dans les siens, tel un défi.

L'air penaud et toujours hirsute, Michel Fourniret se lève alors comme pour parler mais, interrompu par l'avocat général qui dénonce ses multiples «manipulations et chantage depuis quatre ans», se rassied sans un mot. L'accusé écoute, les yeux mi-clos, la gamine qui lui a échappé voilà cinq ans et a provoqué son arrestation.

Supermarché. Née au Congo le 10 mai 1990, réfugiée du Burundi en Belgique pour fuir le génocide, Marie porte ses cheveux crépus attachés en un gros chignon, une saharienne beige, un chapelet autour du poignet, un coeur et une croix entrelacés en pendentif. Elle n'a pas peur de raconter en détail sa mauvaise rencontre avec cet homme en camionnette blanche à Ciney (Belgique) le 26 juin 2003.

«J'avais 13 ans, j'étais en dernière année d'études secondaires, j'allais au supermarché Trafic acheter une carte. Il marchait vers moi et m'a demandé le chemin du Mont de la Salle. Il disait qu'il allait livrer, ce qui est courant. Je lui ai montré mais, avec la végétation, il était impossible de voir. Il disait qu'il ne comprenait pas ce que je