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Libération
Reportage

Des jeunes jouent à rendre la justice

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publié le 12 avril 2008 à 3h05

La présidente du tribunal, une femme d'une quarantaine d'années au regard sévère, entre d'un pas solennel. «Avant de démarrer, j'aimerais répondre à une question que m'a posée mon assesseur: "Pourquoi je n'ai pas un marteau ?"» Elle sourit. «Parce que la justice, dans la réalité, n'est pas celle des séries américaines que vous regardez à la télé.» A sa droite et sa gauche, deux adolescents noyés dans des robes de magistrats trop grandes la fixent, impressionnés. Agés d'une quinzaine d'années, ses «assesseurs» sont des élèves de quatrième d'un collège de Seine-Saint-Denis. Tout comme le greffier, le procureur, les avocats, les prévenus et les victimes de ce «faux procès», organisé vendredi au tribunal de grande instance de Bobigny.

Tecktonik. Voilà plus de dix ans que le président du tribunal pour enfants de Bobigny, Jean-Pierre Rosenczveig, reconstitue des procès avec des jeunes. Ce vendredi, ils sont 450 élèves des collèges du département, s'apostrophant à grands effets de manche dans toutes les salles. Au programme de cette journée «Jeunes et justice», douze procès reconstitués, des ateliers avec des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, des policiers, des avocats, et un concours d'expression. Objectif : «travailler contre les préjugés, la justice tous pourris, la justice qui sert à rien», dit Jean-Pierre Rosenczveig. «J'aimerais pouvoir faire ça aussi avec des adultes.»

Un jeune looké tecktonik fait le cours à ses c