Quel symbole ! «L'affaire» de la suppression supprimée de la carte famille nombreuse de la SNCF, qui la semaine dernière a mis sens dessus dessous la majorité, ne vaut pas seulement pour l'incroyable récit d'un revirement gouvernemental. L'épisode est à lui seul un formidable résumé du casse-tête politique, économique et budgétaire dans lequel se trouvent Nicolas Sarkozy et sa majorité.
Dégâts. Le chef de l'Etat d'abord. Alors que l'Elysée réfléchit à l'opportunité d'une intervention télévisée pour recadrer son action, son revirement sur la carte SNCF a pour conséquence d'enterrer un peu plus l'illusion de la toute-puissance du «volontarisme» qui l'a, en grande partie, porté à l'Elysée. Voilà un président qui le vendredi 4 avril, lors de son discours sur la réforme de l'Etat, déclarait ne pas avoir «été élu pour commander des rapports, mais pour prendre des décisions qui vont conduire à des changements réels». Et qui le vendredi suivant fait marche arrière toute sur une des 166 mesures censées incarner cette réforme de l'Etat. L'Elysée argumentera qu'il n'y a que les imbéciles qui ne reconnaissent pas leurs erreurs. Soit. Mais dégâts collatéraux il y a bien : la montée au front, couronnée de succès, des associations familiales contre la refonte de la carte SNCF pourraient faire des bébés. Un message est passé : «Protestez, le gouvernement sait reculer.»
L'impréparation gouvernementale ensuite. Claude Goasguen, député UMP de Paris l'a dit ce week-end (lire ci-dess