Ils sont ici par la volonté de Dieu, et ils n'en sortiront que par la force des bulldozers. Quand il s'agit de montrer leur détermination à rester vivre au coeur de la cité des Patriarches, les Juifs d'Hébron font rarement dans la demi-mesure. Ils sont un petit millier à résider dans cette minuscule enclave surprotégée, parsemée de murs de béton et de tours de guet. «Peu importe notre importance numérique, estime Noam Arnon, le président de la communauté juive d'Hébron. Au début du XXe siècle, lorsque la Société des Nations a reconnu la légitimité du sionisme, il n'y avait qu'une poignée de Juifs en terre d'Israël. Depuis des temps immémoriaux, les Juifs vivent à Hébron, bien avant que n'existe l'Islam. Nous y avons été chassés en 1929, suite à un massacre sanglant commis par les Arabes. Et si nous sommes si peu nombreux à être revenus, c'est d'abord à cause de notre gouvernement qui ne cesse de nous mettre des bâtons dans les roues.»
Rancoeurs. Entre les colons d'Hébron et le gouvernement israélien, le divorce est consommé depuis belle lurette. Il y eut d'abord le retrait des colonies du Sinaï en 1982. Puis les accords d'Oslo en 1993, et enfin le désengagement de Gaza, en 2005. «Nos dirigeants sont possédés par un démon. Ils pensent qu'en donnant toujours plus de terres aux Arabes, ils arriveront à la paix. Or depuis vingt-cinq ans ils ne cessent de céder du terrain et la situation sécuritaire n'a jamais été aussi désastreuse», tempête Noam Arnon. Malgré