Attablé à une terrasse de la place de la République à Paris, Tarek sirote tranquillement un demi. C'est la fin de matinée, il en est à son premier verre. «Si le patron me demandait, là maintenant, de souffler dans un éthylotest, je le ferais bien volontiers», jure-t-il. Même réponse le soir après quelques verres de trop ? «Oui. On ne s'en rend pas compte, mais on dépasse vite le taux autorisé [0,5 gramme d'alcool par litre de sang, ndlr]. Avec un éthylotest, au moins on saurait à quoi s'en tenir.» Un client idéal pour la dernière mesure sur la sécurité routière annoncée dimanche par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, la mise en place d'éthylotests «obligatoires dans tous les débits de boisson qui ouvrent jusqu'à deux heures du matin, en gros».
Gadget. Dans les bars, le personnel semble favorable à l'initiative. A l'Indiana café de la place de la République, Juan Candelas, le directeur, se dit même «soulagé». «Ça nous arrive souvent de refuser de servir des clients qui ont visiblement trop bu, même s'ils soutiennent le contraire. On doit parfois en venir aux mains. Si on pouvait leur dire "tiens, souffle et dis-moi si t'es encore frais", ça nous faciliterait la tâche.» Au café Pierre, Tony, l'associé du patron, n'est pas du genre à avoir des états d'âme avec les clients qui ne marchent plus très droit. «Je leur confisque leurs clés de voiture.» Mais sur l'éthylotest, il est sceptique : «A supposer que le type accep