Manifestation de malades, mercredi matin, à Angoulême. Accompagnés de leurs proches, des hommes et des femmes atteints du cancer se sont rassemblés devant l'hôtel de ville, sans banderoles ni slogans. Démarche singulière, «pour la défense d'une cancérologie ouverte, pluraliste et de qualité». Car ces patients, en plus de leurs pathologies, sont aussi des «orphelins» de la médecine.
Tout commence cet automne, la convention qui liait le centre hospitalier d'Angoulême à la clinique Sainte-Marie, permettant aux praticiens du privé d'utiliser le plateau technique de l'hôpital, en particulier le matériel de radiothérapie, n'est pas reconduite. «Difficultés relationnelles», pour les uns, «luttes de pouvoir», pour les autres. Le partenariat arrive à son terme fin février, aucune solution n'ayant pu être trouvée, l'accès au matériel de soin est fermé pour les patients de la clinique.
Rupture. «Les malades sont sacrifiés sur l'autel de l'indifférence», estime un médecin qui ne cache pas son «indignation». Peu après, la situation s'aggrave encore. Pour pouvoir exercer, l'oncologue et le radiothérapeute de Sainte-Marie avaient monté une société d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELRL). Mais, sans la radiothérapie, ils perdent la moitié de leurs outils de travail. Leur activité n'a plus lieu d'être. Ils déposent donc le bilan, ce qui provoque la rupture de fait de leur contrat avec la clinique. Pour l'ensemble des malades