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Libération

Le PS choisit Reims avec de sacrées arrière-pensées

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publié le 17 mai 2008 à 3h30

Comment la ville de Reims a-t-elle remporté l'organisation du congrès socialiste ? Ou plutôt, pourquoi ce dernier a-t-il échappé à Toulouse, à qui il semblait promis ? Si le bureau national (BN) du PS s'est prononcé, mardi, à raison de 19 voix pour Reims, et 9 pour Toulouse, c'est pour des raisons symboliques, financières et pratiques. La décision, surprenante, se révèle éminemment politique, et en dit long sur le climat et les arrière-pensées qui agitent les socialistes à six mois d'un congrès décisif. Car c'est bien un coup de théâtre, voire de Trafalgar, qu'ont réservé les membres du BN aux amis de Bertrand Delanoë, qui pensaient l'affaire pliée d'avance.

«Claque». «Tout cela n'était pas du tout prévu, raconte un cadre du parti. On se disait que le choix de Toulouse était déjà dealé entre les delanoïstes et Hollande, et qu'on allait avoir, comme d'habitude, un simulacre de débat.» C'est que le choix de la ville rose, symbole de la victoire du PS aux municipales, s'imposait presque de lui-même. Sauf que son nouvel élu, Pierre Cohen, est un des soutiens du maire de Paris. Et que la puissante fédération de Haute-Garonne, forte de 6 000 militants, est tenue par Kader Arif, par ailleurs secrétaire du PS aux fédérations, et lui aussi proche de Delanoë. «L'organisation d'un congrès, surtout s'il est tendu, c'est déterminant, poursuit ce dirigeant. Et un congrès à Toulouse aurait été verrouillé par Delanoë, entre la maîtrise des invités, les militants locaux, et la claqu