Fillon critiqué, Fillon humilié, mais Fillon. toujours Premier ministre. Alors que Nicolas Sarkozy paraît plus que jamais déterminé à ne laisser personne lui disputer le titre de grand réformateur, son encombrant «collaborateur» s'obstine, imperturbable, à faire le chef du gouvernement.
Dimanche soir, ses ministres sont convoqués à Matignon pour un séminaire gouvernemental, consacré au programme de travail du second semestre. Il sera notamment question des finances publiques, de la réforme de l'Etat et des restrictions budgétaires à venir. La semaine prochaine, le Premier ministre défendra lui-même, devant le Parlement, la réforme institutionnelle. «Ce sera serré», a-t-il répondu au Figaro qui l'interrogeait vendredi sur ses chances d'arracher l'indispensable accord du PS. Avant la fin de la session parlementaire, en principe mi-juillet, François Fillon veut en outre aboutir sur deux autres sujets : la modernisation de l'économie et la réforme de la représentativité syndicale.
Le 7 mai, à l'occasion de la réception des parlementaires UMP à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait laissé poindre, au détour d'une boutade, son agacement de voir le fade Fillon se poser en garant des réformes : «Moi, je parle de 55 réformes, François en compte beaucoup plus, ce qui prouve que le moins modeste des deux n'est pas forcément celui qu'on croit!»
Expédié hier au Pérou pour le cinquième sommet UE-Amérique latine, François Fillon a vu se rétrécir, ces dernières sem