Content. Tête des bons jours qu'on ne lui connaissait plus, sourire en coin et sentiment que rien ne peut lui résister : ni les syndicats, ni «les sachants» [les experts économiques, ndlr] et leurs prévisions de croissance trop pessimistes, ni Bruxelles à qui il dit «regardez vos chiffres», à propos des déficits français.
Quand Nicolas Sarkozy est heureux, il a la joie démonstrative et tout le monde doit être joyeux avec lui. Ce qui le ravit ce vendredi matin à Melun où il est venu parler emploi et fusion ANPE-Unédic ? Ce trop bon tour, bien sûr, qu'il a joué la veille au soir à ces grévistes de profs, avec son service minimum d'accueil à l'école. «Si les socialistes sont contre, c'est leur droit, les Français jugeront», dit-il fiérot. A peine descendu de voiture, Monsieur peur de rien et de personne fond sur la poignée de militantes CGT parquées devant l'agence ANPE. Quelques minutes plus tôt, la police omniprésente a fait place nette pour les images et a dépouillé ces sept femmes de leur matériel syndical (tee-shirts, casquettes.). Une police qui, appareil photo et petite caméra au poing, numérise toutes les têtes présentes. «J'arrive, j'arrive.», lance le Président détendu aux cégétistes. Le début de dialogue est âpre. Sur la barrière métallique, il prend les deux mains de son interlocutrice : «On se ressemble tous les deux, lance-t-il.
- Pas sûr.
- C'est flatteur pour moi, poursuit-il.
- Ouais, vous êtes toujours aussi beau