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Libération
Reportage

Laurent Wauquiez, VRP des heures sup

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publié le 20 mai 2008 à 3h32

Le patron a sorti sa chemise des grands jours, rayée rose avec des fleurs. Sur une table basse, dans le hall d'accueil, un vieux numéro du Point, consacré à «De Gaulle dévoilé», est posé bien en vue. Les salariés, eux, essaient de faire comme d'habitude en dépit du défilé d'officiels qui slaloment entre les fauteuils de dentiste.

C'est grand jour pour Airel, une entreprise de Champigny-sur-Marne, en banlieue parisienne, qui fabrique donc les fauteuils de dentiste. Laurent Wauquiez, le jeune secrétaire d'Etat à l'Emploi, accompagné du député du Val-de-Marne Gilles Carrez (UMP), a choisi d'aller dans cette PME pour démontrer l'efficacité des heures supplémentaires façon gouvernement Fillon pour doper le pouvoir d'achat.

Pêche. Tout sourire, Laurent Wauquiez y met du sien pour détendre l'ambiance un peu glaciale de la salle d'exposition. «Faut dire, on a tous un jour ou l'autre passé un sale quart d'heure chez un dentiste», souffle un officiel. Le secrétaire d'Etat pose des questions au patron, Thierry Rouleau, intarissable sur l'ergonomie du nouveau matériel ou sur la guerre sans merci avec «les fabricants finlandais qui, on ne le sait pas assez, bénéficient d'aides d'Etat massives, pas comme nous». A chaque fois, Laurent Wauquiez essaie de revenir au motif de la visite : les heures sup. «Et vous, lance-t-il à une salariée qui monte une sorte de fer à repasser, ça change quelque chose les heures sup ?» La jeune femme, dit que oui, elle c