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Libération

Vingt ans pour l'énigmatique «violeur aux chaussettes»

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publié le 24 mai 2008 à 3h36
(mis à jour le 24 mai 2008 à 3h36)

Au premier jour de son procès devant la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme), Lassana Coulibaly, baptisé «le violeur aux chaussettes», avait prévenu : il «s'expliquerait» devant ses victimes. Une semaine plus tard, huit de ces victimes sont venues à la barre affronter le regard de ce jeune de 27 ans, d'origine mauritanienne par son père, sénégalaise par sa mère. Mais, au terme d'un procès qui s'est achevé vendredi par un verdict de vingt ans de prison, l'accusé n'a pas éclairé la cour sur ce qui l'a poussé à violer neuf femmes «avec tortures et actes de barbarie», à tenter d'en violer deux autres et à en agresser sexuellement une douzième à Paris, Clermont-Ferrand, Vichy et Montpellier entre 2002 et 2005.

Torture. Pendant son procès, Coulibaly répond au président de la cour le plus souvent par un «je ne sais pas», «je ne me rappelle pas». Quand ce n'est pas une phrase hésitante, à la façon d'un enfant devant son professeur qui l'interroge sur une leçon qu'il n'est pas sûr d'avoir retenue. Lassana Coulibaly affirme ne se souvenir de rien, mais connaît bien le dossier, les douze victimes par leur nom, et se borne à entériner leur version des agressions qu'il a déjà confirmée lors de l'instruction. Blocage ou tactique, les deux postures contradictoires peuvent se lire dans son discours. Il a été incapable de prononcer le mot «violée» avant plusieurs jours d'audience, lui préférant «agressée sexuellement». Quand on évo