La mariée n'était pas vierge. Le mariage a été annulé. Et c'est arrivé près de chez vous. La décision a été rendue au mois d'avril par le tribunal de grande instance de Lille. Elle vient d'être commentée dans une revue juridique (1). Les juges ont pensé que le mari plaignant avait été trompé sur la virginité de sa femme, considérée en l'occurrence comme «une qualité essentielle.»
Nuit de noces. X et Y (ils veulent rester anonymes) sont des musulmans français «pas du tout extrémistes», précise l'avocat du mari. Lui est ingénieur, la trentaine. Elle était étudiante quand ils se sont rencontrés. «Elle lui a été présentée comme célibataire et chaste», note le jugement lillois. Y, elle aussi, assure à X qu'elle est pure comme il le souhaite et n'a jamais eu de relations sexuelles. C'est ce que croit toute sa famille. Le mariage se fait en grande pompe, comme il se doit. La nuit de noces, le marié découvre que son épouse a menti. Au bout de quelques heures, il débarque au milieu des invités qui sirotent un dernier jus. Il n'a pas de drap taché de sang à exhiber. Son père ramène immédiatement Y, sa belle-fille, chez ses parents. Tout le monde se sent déshonoré.
Dès le lendemain, l'époux cherche à faire annuler son mariage. Il ne s'agit pas d'une procédure de nullité absolue qui frappe les mariages blancs par exemple. Dans ces cas-là, le procureur poursuit le ou les fraudeur(s) qui ont utilisé le mariage à d'autres fins que matrimoniales. Ici, il s'agit d'u