Est-ce le premier faux pas de Xavier Bertrand? Le ministre du Travail va peut-être devenir la mascotte des députés UMP. Mais il vient de s'aliéner deux de ses principaux interlocuteurs : Bernard Thibault (lire ci-dessus) et François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.
Surprise. En signant la «position commune» conclue le 9 avril avec le Medef et la CGPME, les deux principaux syndicats français se sont engagés dans une réforme à haut risque de la représentativité, dont nul ne peut dire quels seront les effets sur le paysage syndical une fois les nouvelles règles entrées en application. Position commune que le gouvernement s'était engagé à transcrire mot pour mot.
Quelle ne fut pas la surprise des dirigeants syndicaux de découvrir dans l'avant-projet de loi censé transcrire cet accord que le ministre du Travail leur a fait parvenir mardi soir, que le gouvernement avait la ferme intention de profiter de l'occasion pour offrir à chaque entreprise la possibilité de fixer, par simpleaccord, une durée réelle du travail très supérieure aux 35 heures.
Les différents assouplissements apportés depuis 2002 aux lois Aubry ont déjà largement ouvert les possibilités de faire travailler 39 heures et même davantage. Mais il y avait des contreparties : majorations de salaire, jours de RTT, repos compensateurs. Là, si le texte est voté, tout sera possible, et l'on peut craindre le pire.
Pavoiser. Les élus UMP, qui ont fait des 35 heures une bataille idéologique, pourront pavoiser. Mais Xavier