Elle a connu l'état de grâce. Voici l'état de disgrâce. Après le passage en force sur la réforme de la carte judiciaire, le débat sur le projet de loi constitutionnel puis la polémique sur le mariage annulé pour cause de mensonge sur la virginité ont renforcé le camp des détracteurs. De droite comme de gauche, les critiques pleuvent sur Rachida Dati. Et elles sont de plus en plus rudes. Dans son propre camp, la ministre de la Justice n'est plus protégée par sa proximité avec le chef de l'Etat. En est-elle d'ailleurs toujours si proche, l'ancienne porte-parole du candidat Sarkozy, exclue du septuor des ministres invités à l'Elysée ?
Symbole. Du côté du PS, on a aussi cessé de prendre des gants. A l'Assemblée nationale, les élus de gauche ont publiquement dénoncé la légèreté de la garde des Sceaux, censée défendre le projet de modernisation des institutions. Il est fini le temps où l'opposition ménageait l'éclatant symbole de l'ouverture à «la diversité». En nommant une enfant de l'immigration à la tête d'un ministère régalien, Nicolas Sarkozy avait osé le geste dont la gauche avait été incapable. Et c'est pourquoi, dans les premiers mois du gouvernement Fillon, elle avait été relativement épargnée. Mais aujourd'hui, le symbole est dans l'arène. Cet après-midi, lors des questions d'actualité à l'Assemblée, elle aura sans doute à expliquer son revirement sur l'annulation du mariage de Lille (lire ci-contre). Plus tard, c'est à François Fillon qu'elle devra laisser la paro